En partenariat avec l’université de Cergy-Pontoise à Neuville-sur-Oise, le laboratoire du spécialiste français des lubrifiants aéronautiques (huiles, graisses, fluides hydrauliques) travaille sur les formules et les solutions de demain.
En 1997, la société NYCO déménage son usine de Conflans Saint-Honorine pour l’y installer en Belgique. L’urbanisation croissante de la ville et l’activité du site ne peuvent plus donner à l’entreprise la possibilité de se développer. Par contre, le laboratoire de recherche et de développement reste en Ile-de-France pour s’implanter dans une commune voisine, celle de Neuville-sur-Oise, en 2007. Plus de 1 000 m2, situés à 60m de la gare RER et à quelques centaines de mètres de l’Université de Cergy-Pontoise.
Pratique pour nourrir les échanges et y dénicher de futurs talents. « Nous avons des relations étroites avec l’Université ainsi que diverses écoles spécialisées qui nous envoient des stagiaires et des alternants de tous niveaux, techniciens, ingénieurs, doctorants. Ces derniers renforcent nos équipes issues de plusieurs générations d’ingénieurs et de techniciens franciliens », souligne Guillaume Forestier, directeur de la division Aéronautique et Défense de NYCO. C’est à Neuville-sur-Oise qu’ont été conçus et développés les huiles, les graisses et les fluides hydrauliques qui ont permis à la société de croître très rapidement sur le marché aéronautique civil ces dernières années.
Derniers contrats en date et d’importance : Air France, EasyJet et Flydubai qui ont choisi l’huile turbine synthétique Turbonycoil 600 pour leurs moteurs CFM et LEAP dont les différentes versions propulsent leurs flottes mixtes d’Airbus A320 et de Boeing 737 mais aussi les long-courriers A340 et B777. Une huile qui est aussi utilisée sur les moteurs de l’avion de combat Dassault Rafale et dont une évolution technologique, la Turbonycoil 635 a aussi été sélectionnée sur le Lockheed Martin F-35. Ce sont également les équipes de Neuville-sur-Oise qui ont développé cette graisse spécifique, la Nyco Grease GN3058, pour allonger la durée de vie des roulements de roue face à des pneus de plus en plus résistants.
« Il y a peu de temps encore, les pneus d’un avion de ligne étaient changés tous les 200 atterrissages. Aujourd’hui, nous allons vers un intervalle de 800 atterrissages. Ce qui signifie des intervalles de graissage des roulements de roues plus espacés. La Nyco Grease GN 3058 s’avère être une solution à de nombreuses problématiques de l’aéronautique moderne telles que le déverglaçant de piste », explique Guillaume Forestier qui poursuit : « par conséquent, il faut être capable de proposer aux constructeurs, aux utilisateurs, des graisses qui résistent plus longtemps non seulement aux projections d’eau mais aussi à la charge, aux hautes températures, à la corrosion ».
Résoudre ce type d’équation n’est pas le seul travail de fond du laboratoire qui emploie actuellement 25 personnes, en incluant les stagiaires et les alternants. « Il faut être capable de proposer les solutions de demain face aux évolutions opérationnelles et développer des produits qui répondront aux futures normes environnementales. C’est une donne très importante », souligne le directeur de la division Aéronautique et Défense de NYCO.
Outre sa proximité avec l’Université, l’autre avantage de la localisation du laboratoire permet de favoriser le suivi après-vente. « C’est un lieu idéal pour recevoir nos clients et leur montrer notre savoir-faire. Mais, pas seulement. Certains de nos clients souhaitent parfois obtenir plus d’informations sur des produits précis. Nous leur apportons donc notre expertise en répondant à leurs questions sur le comportement des produits grâce à des tests menés au laboratoire. Par exemple, nous évaluons une huile utilisée sur un moteur spécifique ou une huile inutilisée depuis plusieurs années, etc. », raconte Guillaume Forestier.
Pour toutes ces raisons, le laboratoire de recherche et développement de NYCO n’est pas prêt de quitter l’Ile-de-France.
Interview réalisée par Yann Cochennec – Rédacteur en Chef – Air&Cosmos